Voici le troupeau roux des tordeuses de hanches.
Fuyez des palais morts combles par les barbares.
Tas de chiennes en rut avaleuses de lezards,
Vos crix sans voix percent les batisses du dehors.
Que la nuit de joie aux profonds spasmes commence !
Mille lueurs folles ruissellent dans le luxe.
Hagards de sexes baveurs sans gestes ni paroles.
Courtisane syphilitique, tu orchestres la danse
Tes laquais dechirant la reine aux fesses cascadantes.
Coeur de salete, bouche epouvantable.
En contorsion desarticulees, danse nuit ardente,
Le corps ouvert a de sublimes decadences.
Tel un ange, fouille le ventre de cette femme,
Caresse sa poitrine en d'horribles pressions.
Et tel un rasoir sur la nuque d'un enfant,
Asphyxie ta nichee infame.
Courtisane syphilitique, eperdue d'argent,
Sois assez basse pour repandre ton poison.
Que peut-on bien faire de ton ame en loque !
Aux yeux perdus, aux blancs si lointains...
Tu retiens dans tes prunelles noires, pale et gisant quasi morte,
Le flux de ce mal livide qui coule en tes veines.
Ta tete et tes deux seins seront jetes... les flancs morts,
Ils glaceront a jamais les doigts des griffeurs de ton corps !
Affreuse, recouvre-toi des pleurs de tes maudits !
Condamnes a mort, ils clament: <a l'infamie>.
Architecture de mort,
Ulcere de beaute.
Dans ta jouissance Dame syphilis nous a fauches.
Dame syphilis... nous a fauches.
Architecture de mort,
Ulcere de beaute.
4. Impermanence et Illumination
L'essence de la vie n'est que contradiction
Souffles tes cierges avant de baillonner tes enfants
Que ta descendance s'eteigne comme une braise de sang
Delivres ces oiseaux momifies de leur cage
Carresses d'emotion jonches d'ames de marbre
Que nos vies d'agenouilles s'enduisent de douleur
Je ne veux plus survivre a ce monde a venir
Ou vais-je ?
A quoi sert-on ?
Quelle est l'origine de l'etre ?
Je t'en supplie Dieu ne me dit plus non !
Rassure nous sur ces questions qui nous hantent
Si tu nous a cree, pourquoi nous laisser deriver
La dualite entre le bien et le mal
Cette atroce faculte de pouvoir rever
Le primum movins, l'absence du noir
Cette impossibilite de ne pouvoir avancer,
Sans toujours trebucher, s'effondrer.
Le Seigneur de mon ego n'est qu'illusion
Pourquoi nous laisser eternellement sans reponse
Je ne peux plus supporter l'idee meme d'exister
Bafouons notre Foi en ton omniscience
Prier n'exauce meme plus mes peches
Es-tu le spleen, la glaciale approche du neant
L'habile imagination d'une poignee de croyants
Tu nous as donne une unique reponse dans la fuite
Il faudra bien un jour que douleur s'amenuise
J'ai enfin trouve le calme et la serenite
Qui precede le detachement
La compassion de tout etre
N'est qu'impermanence et illumination
5. Les Litanies de Satan
O Toi, le plus savant et le plus beau des Anges,
Dieu trahi par le sort et prive de louanges,
O Satan, prends pitie de ma longue misere !
O Prince de l'exil, a qui l'on a fait tort,
Et qui, vaincu, toujours te redresse plus fort,
O Satan, prends pitie de ma longue misere !
Toi qui sais tout, grand roi des choses souterraines,
Guerisseur familier des angoisses humaines,
O Satan, prends pitie de ma longue misere !
Pere adoptif de ceux qu'en sa noire colere
Du paradis terrestre a chasses Dieu le Pere,
O Satan, prends pitie de ma longue misere !
O Toi qui de la Mort, ta vieille et forte amante,
Engendras l'Esperance, - une folle charmante !
O Satan, prends pitie de ma longue misere !
Gloire et louange a toi, Satan, dans les hauteurs
Du ciel, ou tu regnas, et dans les profondeurs
De l'Enfer, ou, vaincu, tu reves en silence !
Fais que mon ame un jour, sous l'Arbre de Science,
Pres de toi se repose, a l'heure ou sur ton front
Comme un Temple nouveau ses rameaux s'epandront !
6. La Druidesse du G©vaudan
Tapie dans l'ombre d'une nuit sauvage
Dernier contrepoids d'animalite dressee
Dressee contre l'humanite
A pas de loup elle se faufile
Courbant son ossature d'une souplesse divine
Filant tel le feu follet au milieu des forets
Ou son velours bleute entoure un regard de saphir cisele
Druidesse, defie les pieges a loups tendus a l'encontre de ton elegance
Car l'homme effraye s'arme contre ton improbable existence
Appeure les, toi la proie ideale, impitoyablement chassee
Bouc emissaire, agitateur de sortileges ancres dans le passe
Memoire de nos ancetres, terrorises par la Bete
La druidesse du Gevaudan tranforme son corps en metamorphose
Ses crocs dechiquetant sa peau d'ecorce de rose
Rude accouchement d'un metabolisme necrose
Devorante renaissance d'un sang noir et souille
La druidesse du Gevaudan se regenere de sagesse et d'immobilisme
Enluminant ses grimoires de dorures gaeliques
Offrant a la nature son sang comme "force de vie"
Elle canalise la Bete en chacune de nos folies<> Faisons appel aux rudiments des techniques de chasse
Druidesse, defie les pieges a loups tendus a l'encontre de ton elegance
Car l'homme effraye s'arme contre ton improbable existence
Appeure les, toi la proie ideale, impitoyablement chassee
Bouc emissaire, agitateur de sortileges ancres dans le passe
De nos contrees reculees